B09 : Plan régional de restauration en faveur du Pélodyte ponctué
Contexte
La liste rouge régionale (Godin et Quevillart, 2016) indique que le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus) est une espèce quasi-menacée dans le Nord et le Pas-de-Calais. Même, si la situation de l’espèce s’est améliorée depuis 2000, l’espèce reste en situation préoccupante (Marescaux, Holliday et Cheyrezy, 2014). Le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale est particulièrement concerné par cet enjeu dans la mesure où des populations importantes se concentrent au nord et au sud de Boulogne- sur-mer ainsi qu’autour et au sein du bassin carrier de Marquise.
Fiche mise à jour le ”20-11-2017” / Fiche révisée 8 fois
Méthodologie
Le Plan Régional de Restauration (PRR) a défini plusieurs objectifs que l’Observatoire de la biodiversité du Parc peut décliner localement via :
- L’amélioration de la connaissance sur la répartition de l’espèce au sein des stations historiques et des zones agricoles ;
- L’amélioration de la qualité des données d’observation de Pélodyte ponctué ;
- L’amélioration de la connaissance sur l’espèce et ses habitats.
Pour répondre à ces objectifs, des inventaires spécifiques sur les secteurs favorables gérés ou conventionnés avec des partenaires privés (carrières par exemple) sont envisagés, ainsi que des recherches sur les stations historiques connues.
Résultats
En 2014, des recherches spécifiques sur le Pélodyte ponctué ont été réalisées dans le cadre du programme AMPHIDIV, initié en 2013 par l’Université des Sciences et Technologies de Lille en partenariat avec le Conservatoire des Espaces Naturels, le GON et le CPIE Chaine des Terrils notamment. Des prospections ont été réalisées sur différents sites : Wissant, Wimereux, Tardinghen et Ferques.
Ce programme consiste à rechercher des individus une fois la nuit tombée et à réaliser des prélèvements ADN sur chaque individu ; les objectifs sont d’étudier la répartition de l’espèce et de caractériser la structure génétique de la population dans le Nord et le Pas-de-Calais.
Lors des prospections, 5 individus dont 2 accouplements, ont été observés sur le site de la Parisienne à Ferques, propriété des carrières de Stinkal.
Plusieurs individus ont également été détectés dans les carrières Chaux et Dolomies de France lors d’inventaires réalisés par le bureau d’étude Biotope.
La même opération a été réalisée en 2015, sur les mêmes sites afin de pouvoir récupérer un maximum de données. Les sorties furent moins fructueuses en raison des conditions météorologiques plus difficiles. Au moins 2 mâles chanteurs ont été entendus également sur une mare des carrières de Stinkal (dépôt des grés), toujours sur la commune de Ferques. Aucun individu n’a pu être capturé.
Au cours de l’année 2016, l’espèce a été observée dans 6 communes dont 3 pour la première fois en vallée de l’Aa sur les communes de Blendecques, Helfaut et Wizernes grâce à la mise en place de barrière à batraciens (EDEN 62) et sur une commune ou l’espèce n’a plus été revue depuis 1983 (Tardinghen) (GON, EDEN 62, 2017).
Interprétation
Comme le rappelle le Plan Régional de Restauration, la faible détectabilité du Pélodyte ne facilite pas l’amélioration de la connaissance. Il s’agit d’une espèce très petite et mimétique, la meilleure manière de la détecter est son chant très caractéristique mais peu puissant.
Il s’agit d’une espèce dont la présence est probablement sous-évaluée et pour laquelle des recherches spécifiques sont nécessaires.
Sur le territoire du Parc, plusieurs données semblent plaider pour une présence bien ancrée de l’espèce au niveau du bassin carrier de Marquise. Des recherches spécifiques dans ce secteur permettraient d’évaluer la taille de la population. Par ailleurs, la découverte d’individus sur le plateau des Landes est peut-être à mettre en lien avec les données historiques du lumbrois très proche. En tout état de cause, et au regard des témoignages, il apparaît, dans l’attente de précisions sur les autres secteurs, que le bassin carrier de Marquise soit un des principaux secteurs à enjeu pour l’espèce avec les dunes littorales de la plaine maritime picarde.
Le Pélodyte gagnera ainsi beaucoup à l’avenir des réflexions menées avec les industriels pour concilier l’exploitation, l’amélioration de la connaissance et la préservation.
En savoir plus
- GODIN, J. et QUEVILLART, R. [coord.], 2016. Liste rouge des Reptiles et Amphibiens du Nord – Pas-de-Calais. Centrale Herpétologique du Groupe ornithologique et naturaliste du Nord – Pas-de-Calais / Conservatoire faunistique régional. 7 p.
- MARESCAUX Q., HOLLIDAY J. et CHEYREZY T. (2014) – Plan régional de restauration Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus) en Nord – Pas-de-Calais. Conservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais – Groupe ornithologique et naturaliste du Nord – Pas-de-Calais, pour le Conseil Région Nord – Pas-de-Calais, 106 p.