Contexte
Le territoire du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale abrite 5 espèces de reptiles. Parmi elles, on retrouve la Vipère péliade (Vipera berus), espèce menacée, classée rare et vulnérable en région. Cette espèce profite depuis 2012 d’un plan d’action régional. En 2015, l’espèce était inscrite dans la nouvelle liste rouge nationale des reptiles de France, basé sur les critères de l’UICN. Elle y est considérée comme vulnérable.
Le Conservatoire d’Espaces Naturels du Nord et du Pas-de-Calais (CEN) coordonne au niveau régional les actions menées en faveur de l’espèce depuis 2009. Une des menaces les plus importantes pesant sur elle est la destruction et la dégradation de ses principaux habitats naturels, à savoir les pelouses calcicoles, les friches et les landes. Le syndicat mixte du Parc est un partenaire privilégié du CEN et un acteur important pour la préservation de l’espèce. En effet, son territoire abrite les principales populations régionales.
A travers son observatoire, le syndicat mixte du Parc a souhaité intégrer les mesures du plan d’action régional (2012-2016) visant à améliorer la connaissance de la répartition de la Vipère péliade. En plus de ce volet d’amélioration de la connaissance, ce plan d’action vise à déterminer l’état de conservation des populations et à sensibiliser sur la préservation de la Vipère.
Fiche mise à jour le ”26-10-2017” / Fiche révisée 3 fois
Méthodologie
Aucun protocole standardisé n’a été établi dans le cadre de ce programme. L’amélioration de la connaissance de la vipère passe avant tout par la recherche sur les sites où l’espèce est connue ou potentiellement présente. Si la recherche à vue est le premier moyen de prospecter cette espèce, cette quête est idéalement complétée par la disposition de tôles ou autres « tapis de mine » disposé au sol.
Résultats
En 2015, la Vipère péliade a été observée à 9 reprises sur ses principaux bastions. Ceci permet, à minima, de traduire un maintien de sa présence sur des sites historiques. En effet, la vallée du Bléquin, le Pays de Licques, la vallée de Tournehem et le littoral accueillent donc toujours l’espèce.
Il est à noter toutefois, malgré l’intensification des recherches, dans des conditions favorables, que les prospections effectuées par le Syndicat Mixte du Parc sur le littoral se résument à la seule présence d’une mue. Un observateur local a toutefois observé un individu sur un chemin de promenade, observation confirmée par la transmission d’une photo.
Des prospections « nulles » se sont également déroulées dans des milieux a priori favorables à Saint-Etienne-au-Mont, où l’espèce n’est toutefois pas connue. Les recherches sur le coteau d’Audrehem où l’espèce est historiquement citée, sont restées vaines, tout comme dans le secteur Journy qui le prolonge.
Enfin, l’amont de la station connue à Nielles les Bléquin a été prospecté en vain, malgré des habitats favorables, à Affringues par exemple.
Concernant le volet sensibilisation, il est à noter que la plaquette éditée par le CEN a été diffusée auprès de communes susceptibles d’être concernées par l’espèce notamment à Audrehem, Licques et Bonningues les Ardres.
Interprétation
Retrouver l’espèce sur ses bastions traditionnels est une première information et une bonne nouvelle en soi. Celle-ci ne saurait cacher les carences qui subsistent dans l’évaluation des effectifs de ces populations. Du fait de leur vraisemblable isolement, la population du littoral est particulièrement vulnérable bien que celle-ci soit estimée à environ 80 individus. (Ursenbacher, 2012 ; Ursenbacher, 2015). Il ressort sur ce secteur la nécessité de mettre en œuvre un suivi, notamment sur un site géré par le syndicat mixte du Parc Naturel Régional des Caps et Marais d’Opale à Audresselles. En partenariat avec le CEN, animateur du plan d’action, un suivi de la population fera l’objet d’un stage en 2016.
Enfin, comme le rappelle le plan d’action, l’état actuel des connaissances met en évidence le fait que toutes les populations présentes dans le Nord – Pas-de-Calais ne sont pas connues, en raison de la faible détectabilité de l’espèce et d’une pression d’observation insuffisante. Le Parc n’échappe pas à cette perspective et des stations sont probablement encore inconnues. Des témoignages émanant de certaines communes (Bouvelinghen, Journy) amèneront sans doute à réaliser des prospections sur celles-ci. Poursuivre la disposition de tapis et de tôles sur le territoire devrait renforcer efficacement le dispositif.